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    Mois-Sonneur #120 : On fait quoi après l'E3 ?

  • Mois-Sonneur
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Le Mois-Sonneur de Juin revient habituellement sur les évènements de l'E3, avec une question qui essaye de faire un bilan du plus grand salon de jeu vidéo du monde. Sauf que l'E3 n'est plus, officiellement depuis Décembre 2023. Mais on a quand même trouver le moyen d'en parler dans ce Mois-Sonneur, avec une question du mois, et un texte qui l'accompagne, complètement autour de l'E3. N'hésitez pas à vous exprimer en commentaire et à partager autour de vous.

Un futur qui ressemble beaucoup au passé

Après quelques années à imaginer comment réinventer l’E3, où comment vivre sans, nous y voilà en plein dedans. Le plus grand salon de jeux vidéo au monde est mort et ne reviendra plus, au moins plus par les mêmes organisateurs. Après avoir vécu cette première année “après”, on peut déjà voir les tendances et essayer de faire le point sur ce qui a marché, ce qui n’a pas marché, et ce qui pourrait être amélioré.

D’abord le point sur ce que nous venons de vivre et que nous appellerons le “non-E3 2024”. On peut placer le lancement des hostilités avec le State of Play de Playstation fin Mai et étendre jusqu’au Nintendo Direct de mi-Juin, soit presque 1 mois de festivités. Au milieu, nous avons eu un Summer Game Fest, un Devolver Direct, un Xbox Games Showcase et un Ubisoft Forward, en plus de petits rassemblements sur des jeux indépendants comme le Guerrilla Collective, le Future Game Show ou encore le PC Gaming Show. Un programme qui s’apparente beaucoup à ce que nous avions du temps de l’E3 et même à ce que nous avons eu pendant la période allongée de Covid-19.

Cela veut d’abord dire que le rendez-vous du Summer Game Fest n‘a pas comblé le vide. L’édition 2024 a même été spectaculairement vide en annonces de poids, rappelant que les gros éditeurs ne suivent pas Geoff Keighley, toujours plus isolé dans l’industrie. De toute façon, chacun a beaucoup trop à dire pour tout faire tenir dans une soirée de deux heures, d’autant plus s’il faut garder du temps pour quelques publicités. L’idée d’une conférence unique et globale n’est donc pas tenable, même si elle a toute sa place pour ouvrir une Gamescom par exemple.

Malgré tout, le rapprochement dans le temps serait préférable pour créer un vrai engouement auprès des joueurs. L’éloignement a d’une certaine façon profité à Sony qui avait un programme très léger cette année et qui a donc pu passer sous le radar. Mais l'affrontement et la comparaison directe avec les autres, et les critiques que cela peut générer, créent une dynamique auprès du public qui permet une émulation globale. Oui, pendant des années, Microsoft s’est fait rouler dessus par Sony en à peine 48 heures. Mais justement, tout le monde regardait à la fois la conférence de l’un et de l’autre, juste pour participer à la discussion générale, soit pour continuer la moquerie ou pour au contraire observer un redressement. Ce qu’on appelle du storytelling et qui inscrit dans nos mémoires ces instants qui, sans cela, seraient oubliés sur le champ.

Cette année aura aussi vu le retour de séances en présentielle à Los Angeles, notamment avec quelques bornes jouables et des instants de rencontre entre journalistes et développeurs. Même si on adore les trailers E3, on préfère quand ceux-ci sont accompagnés de gameplay, ou au moins d’explications sur le programme prévu. Redonner un peu d’importance aux journalistes en leur permettant de jouer ce rôle de courroie de transmission entre les développeurs et les joueurs est plutôt une bonne idée. De toute façon, du point de vue de la plupart des fans, tout cela se passe très loin de là où on est physiquement donc cela n’a pas beaucoup de sens de faire un rassemblement pour le grand public, même si ça fait toujours plaisir aux participants.

Pour essayer de s’améliorer globalement, il faut travailler sur la forme en ajoutant de la coordination entre les éditeurs, ce que personne ne semble prêt à faire de l’extérieur. Mais Microsoft, qui joue à domicile, semble déjà prendre la place de pierre inamovible de la période, gardant inlassablement sa place du dimanche matin sur place. Les autres pourraient alors décider de se greffer autour en comprenant que chacun a à y gagner. On a d’ailleurs vu le Summer Game Fest se rapprocher de la conférence de Microsoft, Devolver Digital se glisser au milieu et Ubisoft garder son emplacement habituel à la suite du constructeur américain. Il faudrait que le mouvement s’étende pour essayer de faire tenir le plus de choses possible en moins de 10 jours, et donc recréer un engouement pour la période.

Le raté de cette année est aussi l’absence de nombreux éditeurs, qui n’ont même pas profité du moment pour faire de vraies annonces. On pense à Electronic Arts qui ne parle même pas de faire une conférence ; Take Two qui a souvent été loin de ces moment mais qui aurait pu profité de cette recomposition pour faire sa place ; Square Enix, Bandai Namco, Capcom et Sega qui étaient invisible ; Focus Entertainment qui est resté chez lui. La plupart de ces acteurs possèdent maintenant leur propre conférence pré-enregistré, ils seraient bien inspirés d’en faire la diffusion au moment où tout le monde regarde.

Comme depuis toujours, je suis en faveur d’un vrai moment à part dans le calendrier, comme l’était l’E3. Cela ne garantit pas la qualité des annonces, ni même la qualité des présentations, et cela ne garantit pas plus la valeur finale des jeux. Mais c’est un repère dans le calendrier et dans le cœur des joueurs. Un moment où tout le monde se met à suivre l’actualité, et à rêver. On ne peut pas s’en passer et quand tous les éditeurs l’auront compris, une solution proche de ce que faisait l’ESA avec l’E3 devrait émerger.

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