Les sorties DVD/Blu-Ray du mois de Mai 2016 - Cinéma

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• Mis en ligne le 29 Mai 2016 15:23

Les beaux jours sont enfin arrivés et quoi de mieux qu’un bon film pour se remettre d’une longue journée de labeur ? Pour ce faire, voici une sélection de films pour lesquels une séance de rattrapage s’impose en DVD, Blu-ray voire 3D. Merci qui ?

Réalisé par David O. Russell, à qui nous devons Fighter, Happiness Therapy, American Bluff ou encore Les Rois du Désert, Joy nous retrace la vie de Joy Mangano (magistralement incarnée par Jennifer Lawrence), une femme farouchement déterminée à provoquer son destin en profitant allègrement de l’ascenseur social, et ce, en dépit des origines socio-économiques. Convaincue d’être vouée à une destinée hors du commun, elle va mettre tout en œuvre pour s’écarter de sa famille, aussi excentrique que dysfonctionnelle, pour mieux fonder son empire d’un milliard de dollars.
En vogue depuis quelques années, les films biographiques abondent sur la grande toile. Après Imitation Game, The Danish Girl, American Sniper, Le Loup de Wall Street ou encore Steve Jobs – lesquels ont tous marqué de leurs empreintes indélébiles l’histoire du 7ème Art – David O. Russell surfe sur le succès d’un genre très apprécié ces dernières années à Hollywood et nous esquisse le portrait d’une femme d’exception. Considéré à juste titre comme le film le plus audacieux du réalisateur américain, tant en terme de narration que d’ampleur cinématographique, Joy incarne le rêve américain dans toute sa splendeur.
Le défi était grand, mais force est de constater que le biopic introspectif n’a rien des habituels produits standardisés du genre ! Une vision personnelle, certes, mais mêlant portrait de famille, trahisons, déraison et sentiments, à la fois élégante et pétillante, légère et grave, comme peut l’être Jennifer Lawrence, Golden Globe de la meilleure actrice et nominée pour la meilleure actrice aux Oscars. Nul doute que le film aurait pu flirter avec une certaine banalité, toutefois on comprend rapidement qu’il ressemble indubitablement à son auteur : un périple initiatique qui n’évite, certes pas, les écueils du genre, mais qui lui insuffle une dimension quasi mystique nourrie par les interprétations d’un cinéaste engageant et engagé.

La vie n’a pas épargné Adonis Johnson (Michael B. Jordan) ! En effet, ce dernier n’a jamais eu la chance de connaître son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed, lequel a mordu la poussière sur le ring avant sa naissance. Malgré tout, il n’a pas échappé au virus de la boxe et s’apprête même à combattre à Philadelphie, là même où son père a affronté un adversaire pour le moins difficile, un certain Rocky Balboa (Sylvester Stallone), au cours d’un match qui restera à jamais gravé dans l’inconscient collectif des aficionados.
Une fois sur place, le jeune apprenti boxeur parvient non sans mal à retrouver la trace de Rocky et le sollicite aussitôt pour devenir son entraîneur. D’abord dubitatif, Rocky ne tarde pas à déceler en lui l’œil du tigre, celui-là même animée par la flamme de la détermination qu’il a jadis entrevue dans le regard d’Apollo, son plus redoutable rival devenu son meilleur ami. Face à un tel constat, Rocky ne peut qu’accepter l’offre et commence à entraîner Adonis, et ce, sans se douter que ce dernier sue sang et eau pour affronter un adversaire bien plus terrible que tous ceux qu’il a combattus sur le ring…
Après un Rocky Balboa qui avait indubitablement marqué les esprits des amateurs du genre en 2006, l’infatigable Sylvester Stallone nous revient devant la caméra et sous la houlette de Ryan Coogler pour Creed – L’héritage de Rocky Balboa ! Mais cette fois-ci, le célèbre boxeur laisse ses gants aux vestiaires et apparaît comme l’entraîneur d’Adonis, celui-là même qui convoite de protéger son héritage. Le pari était risqué, mais réussi. Bien plus qu’une simple suite ou autre hommage, Creed apporte un second souffle à la franchise, assurant ainsi la relève, puisqu’un deuxième opus et d’ores et déjà prévu pour 2017 !

Alice Eckle (Jessica Biel) coulait des jours paisibles jusqu’au jour où le destin lui a joué un bien mauvais tour ! À la suite d’un concours de circonstances, la jeune réceptionniste se retrouve avec un clou dans la tête, provoquant ainsi chez elle un comportement aussi erratique qu’érotique ! Froissé par son attitude, son petit-ami Scott (James Marsden) annule leurs fiançailles. Inconsolable, Alice met alors tout en œuvre pour mettre la main sur un remède, sans se douter qu’elle finira par tomber dans les bras d’un autre, un certain Howard Birdwell (Jake Gyllenhaal), un sénateur ô combien sexy qui affole la gent féminine et qui semble prendre un malin plaisir à plaider sa cause ! Écartelée entre les deux, Alice succombera-t-elle à l’appel de la passion ou celui de la raison ?
L’Amour par Accident se présente comme une comédie romantique qui n’échappe pas aux écueils du genre avec le sempiternel amour contrarié entre deux représentants du sexe opposé et le bien trop éculé triangle amoureux. Que ce soit à New York, Paris, Londres ou encore Berlin, ils sont des millions à ne savoir comment sortir de la spirale infernale de la solitude, à se croiser sans même échanger un petit regard sur les trottoirs des plus grandes capitales occidentales et, enfin, à avoir recours à d’innombrables stratagèmes pour combler leur manque affectif. Alors, pourquoi ne pas opter pour le clou ?
Les sociologues de tous bords s’accordent à dire que les femmes ont changé, que les hommes en sont déroutés, que la carrière professionnelle est l’un des enjeux primordiaux et que l’individualisme forcené à bouleverser la donne : sur quoi reposent une idylle naissante et, à fortiori, un engagement plus profond entre deux êtres ? Sans piétiner le mythe du Prince Charmant, David O. Russell tente à sa manière d’apporter une réponse à ce dilemme : il remplace la flèche de Cupidon par un clou, et ce, sans nul doute pour nous signifier que les temps ont bel et bien changé…

Chris (Jonathan Howard) et Luc (Jonathan Demurger), deux jeunes banlieusards de retour d’une soirée parisienne, aussi prisée que bien d’arrosée, partagent un taxi pour rentrer chez eux. Mais, contre toute attente, ils décident de prendre la poudre d’escampette au moment de payer la course ! Ils sont toutefois loin de se douter qu’ils n’ont pas choisi le bon chauffeur qui va prendre un malin plaisir à les traquer toute la nuit pour leur rendre la monnaie de leur pièce…
Réalisé par Julien Seri, lequel a débuté sa carrière derrière la caméra en 2003 avec Les Fils du Vent avant d’obtenir ses premiers galons en faisant de Clovis Cornillac un pratiquant enragé de free-fight dans Scorpion (2007), Night Fare se présente comme un thriller indépendant made in France (cocorico) et sans prétention, certes, mais qui a néanmoins le mérite d’être une course-poursuite infernale et gorgée de testostérone dans les rues nocturnes de Paris.
C’est dans ce contexte de terreur viscérale, où il ne fait pas bon croiser un taxi driver musclé, que se tisse l’intrigue haletante du film. Les attaques inopinées se succèdent à une cadence infernale et les cadavres sauvagement mutilés n’en finissent plus de tomber. Au pied du mur, Chris et Luc doivent se rendre à l’évidence : le chauffeur de taxi en veut-il vraiment à leur argent ? Rien n’est déformais moins sûr !

The Danish Girl retrace l’histoire d’amour marquante entre Gerda Wegener (Alicia Vikander) et Lili Elbe (Eddie Redmayne), née Einar Wegener. Un destin d’autant plus remarquable que l’artiste danoise a naguère défrayé la chronique et fait couler beaucoup d’encre en devenant la première personne à subir une opération de changement sexe. C’est en se travestissant un soir en femme pour servir de modèle à son épouse Gerda que Lili a vu le jour.
Prenant un plaisir non dissimulé à apparaître en public de plus en plus femme, Einar s’est lentement, mais sûrement, effacé pour laisser la place à Lili. À une époque où il ne faisait pas très bon être différent, sa femme la présentait comme la sœur de son mari. Après moult hésitations et autres réflexions, c’est finalement en 1930 que Einar parvient non sans mal à se défaire des chaînes de son corps originel et se jette à l’eau en subissant en Allemagne cinq opérations. Une quête identitaire qui le (la) conduira à sa perte…
En plus de cette histoire vraie, Tom Hooper a également puisé son inspiration du livre de David Ebershoff, un récit romancé sur la vie de Lili Elbe, pour magnifier comme il se doit sur grand écran ce couple fusionnel magnifiquement interprété par Eddie Redmayne (Oscar du Meilleur Acteur) et Alicia Vikander (Oscar de la Meilleure Actrice dans un second rôle). Alors qu’il aurait pu tomber dans la caricature, voire le pathos, le réalisateur britannique n’a pas choisi la facilité et nous dépeint, avec poésie et tendresse, le portrait du premier transgenre de l’histoire. Un biopic dramatique bouleversant de sensibilité, alors prévoyez les mouchoirs !

Pour tous ceux et celles qui n’en pouvaient plus d’attendre, M6 Video sort enfin Les Huit Salopards en vidéo, le huitième film très attendu de Quentin Tarantino. Et, comme il fallait s’y attendre, gros calibres, répliques assassines, effusion d’hémoglobine et de testostérone sont au programme des réjouissances ! Alors que l’enfant terrible du cinéma avait décidé en janvier 2014 d’abandonner le projet après la fuite de son scénario, ce dernier a toutefois été officiellement relancé en mai de la même année, rassurant ainsi les fans de la première heure. Et, il faut bien l’avouer, il aurait été fort dommage d’en être privé quand on voit le résultat final ! Produit par The Weinstein Company, le long-métrage suit les péripéties d’une bande de chasseurs de primes coincés par une tempête de neige et livrés à eux-mêmes dans une petite bourgade.
Avec un casting de haute voltige (Bruce Dern, Samuel L. Jackson, Michael Madsen, Kurt Russell, Walton Goggins, Jennifer Jason Leigh, Channing Tatum, James Remar, Demian Bichir et bien d’autres), les décors magnifiques de Telluride dans le Colorado et son attachement à la pellicule argentique, confirmant ainsi que son western en huit-clos a été tourné avec un négatif 65 mm et un objectif Ultra Panavision 70 mm anamorphique, Tarantino se réinvente une nouvelle fois ! Ce format d’image, très large et d’une bien meilleure qualité, n’avait plus été usité depuis 1966, mais le metteur en scène et son directeur de la photographie Robert Richardson ont mis un point d’honneur à le ressortir du placard, et ce, sans nul doute pour conférer davantage de charme à leur œuvre explosive !
Plus de trois ans après son Django Unchained qui avait ravi la critique et rameuté les foules dans nos salles obscures préférées, Les Huit Salopards fait une nouvelle fois des émules en vidéo en balayant, telle une lame de fond, les références du genre pour mieux marquer de son sceau ensanglanté l’histoire du 7ème Art.

Max Salinger (José Garcia), un écrivain aussi divorcé que déjanté, refuse d’accueillir sa fille sous son toit. Du haut de ses quinze ans, l’imprévisible Rosalie (Manon Valentin), qui tient décidément bien de son père, décide alors de se venger. Et, comme une vengeance est un plat qui se mange froid, l’adolescente subtilise le dernier manuscrit de son géniteur et file aussitôt en classe de neige. Comme vous pouvez vous en douter, Max n’a désormais plus le choix, s’il aspire à récupérer ses écrits, il doit se rendre à la station de ski. Pour ce faire, il s’improvise parent-accompagnateur. Toutefois, il est loin de se douter de ce qui l’attend… sans compter qu’il est aussi doué en père qu’en tant que parent encadrant et s’agit là d’un doux euphémisme !
Tous les ingrédients semblent réunis : une station de ski, un groupe d’ados à la vanne facile et un José Garcia plus déchainé que jamais ! Il n’en fallait pas moins aux réalisateurs François Prévôt-Leygonie & Stephan Archinard, déjà responsables de Amitiés Sincères en 2012, pour faire de Tout Schuss l’une des comédies françaises les plus hilarantes de l’année !
Certes, certaines mauvaises langues diront que le scénario est indigent et que tout cela ne vole pas très haut, mais ne les écoutez pas ! Si vous faites partie de ceux qui esquissent un sourire rien qu’en entendant le nom de José Garcia, courez de ce pas vous procurer la vidéo de cette comédie poilante à souhait et pour toute la famille. Glisse de fous rires garantis !

En plein New York des années 1950, Therese Belivet (Rooney Mara), jeune employée modèle de l’un des plus prestigieux magasins de Manhattan, croise le destin d’une certaine Carol Aird (Cate Blanchett), cliente distinguée et femme ô combien séduisante, mais assurément pas heureuse en amour. Au premier regard échangé, l’alchimie opère avant de laisser place à des sentiments de plus en plus profonds. Prises au piège d’un amour interdit à une époque où il ne faisait pas très bon être différents, les deux femmes se retrouvent enivrées par les effluves de la passion. Mais, entre les conventions sociétales dictées par la pensée judéo-chrétienne et leur attirance mutuelle, elles auront fort à faire avant de vivre pleinement leur idylle… si tant est qu’elles y parviennent un jour.
Tiré du roman éponyme de Patricia Highsmith publié en 1952, Carol retrace avec tendresse et délicatesse une relation lesbienne dont la trame scénaristique et le message vont à l’encontre même des valeurs propres à la société américaine de l’époque. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2015 (Prix d’interprétation féminine pour Rooney Mara), cette romance dramatique, dite hors-norme et magnifiquement mise en scène par Todd Haynes, esquisse deux portraits poignants de femmes en quête d’émancipation, incarnées par un duo exceptionnel. Avec une pudeur édifiante, une sensualité savamment dosée et une cinématographie quasi sans faille qui rend indubitablement hommage au grand mélo hollywoodien, l’auteur de l’inoubliable Safe brave une nouvelle fois les interdits et nous propose un pur chef-d’œuvre du 7ème art qui pérennise avec poésie et indolence l’héritage de l’œuvre originelle.