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    Mois-Sonneur #126 : Que sera le jeu vidéo en 2025 ?

  • Mois-Sonneur
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Le mois de Janvier 2025 est dans le rétroviseur, c'est donc le moment de sortir le premier Mois-Sonneur de l'année 2025. L'actualité allant de la fin d'année 2024 au début d'année 2025 et surtout la boule de cristal pour essayer de se projeter devant nous. Vous retrouvez un billet écrit plus long sur ce sujet ci-dessous, n'hésitez pas à commenter et à partager autour de vous.

Nouvelle année, même exercice

L’année 2024 est dans le rétroviseur, et on peut dire qu’elle aura été très surprenante dans le monde du jeu vidéo. On s’attendait à avoir des discussions d’IA génératives et on a surtout parlé de licenciements, de fermetures de studios, de Game as Service qui se ratent dans les grandes largeurs et de la fin du concept d’exclusivité. Tout cela pour finir par célébrer Astro Bot, comme un marqueur d’une année que l’on dirait bourrée.

En attaquant 2025, à première vue, on se dirige vers une année très remplie sur plusieurs fronts. On peut même avoir peur d’être en surchauffe en commençant avec une nouvelle console de poids : la Switch 2. Nintendo a terminé ses gamineries autour de sa nouvelle console qui se propose de continuer son concept le plus vendu, le choix de la sécurité. Mais cette nouvelle console appelle de nouveaux jeux, de nouvelles expériences, et une certaine prise de risque pour avoir une vraie raison d’être achetée. Cela pourrait passer par un nouveau Mario Kart, on espère que Nintendo à d’autres surprises dans sa manche sous peine de faire un faux départ qui rappellerait la WiiU.

Une de ces surprises pourrait être l’arrivée du catalogue de Xbox, pourquoi pas à travers un système de cloud gaming. L’Américain à ouvert les vannes en grand : il ne croit plus dans les exclusivités. Et les chiffres donnent raison à Phil Spencer ; aujourd’hui, en 2025, les jeux ramènent beaucoup plus d’argent que les consoles. 60% des revenus de Xbox viennent de jeux vendus sur des machines Playstation, et cela ne pose aucun problèmes au comptable. Oui, Xbox continuera de développer du matériel mais ce sera d’abord pour vendre des jeux. Par le passé, c’était l’inverse.

2025 devrait être une bonne année pour le constructeur américain justement du côté des jeux. On pense à Avowed qui arrive prochainement après des retours très bons de la presse, Doom the Dark Ages qui devrait tout exploser ou encore South of Midnight pour la poésie et l’aventure. Tout cela pour alimenter le Game Pass qui deviendra la première force de frappe du marché, dans la suite d’une mise en lumière hors du commun par la licence Call of Duty (qui appartient désormais à Microsoft).

Son concurrent de toujours, Playstation, doit se relever d’une année 2024 à double tranchant, mais quand même beaucoup plus dans l’ornière que sous la lumière. Astro Bot a gagné le prix de jeu de l’année et Intergalactic the Heretic Prophet a ébloui la cérémonie des Game Awards, mais le reste de l’année s’est résumé à Concord, à Bungie qui patine et à cette stratégie du Game as Service qui s’enterre un peu plus chaque jour. 2025 doit être le marqueur d’un nouveau départ, dans la foulée d’annulations de projets chez Bend Studios et Bluepoint Games. Redémarrer va prendre du temps, les fans devront apprendre à se consoler avec Ghost of Yotei.

Mais puisque les jeux deviennent plus forts que les consoles, ce sont les éditeurs tiers qui sont à scruter de près. Mais là aussi, il y a du grand chambardement dans l’air, avec les jeux de commande qui tombent petit à petit en désuétude, en face des jeux auto-financés, les jeux de créateur.

Regardez Ubisoft, dont la chute n’est toujours pas terminée. L’éditeur français fonctionne encore sur le vieux modèle de produits commandés par le service marketing et les financeurs, que ce soit Star Wars Outlaws, XDefiant ou Assassin’s Creed Shadows qui va bien finir par arriver. Sauf qu’une partie du public ne répond plus à ces propositions insipides, pas mal faites mais qu’on a l’impression d’avoir vu mille fois. Les ventes ne sont plus là et la réputation est partie avec. Plus qu’un rachat ou une évolution de la stratégie interne, c’est une révolution dans les grandes largeurs dont cette industrie à besoin, en remettant les créateurs au centre du jeu.

Son plus fidèle concurrent, l’américain Electronic Arts, va aussi commencer à vivre les mêmes problèmes s’il n’est plus soutenu par EA FC, anciennement Fifa. Même les joueurs de jeux de football semblent passer à un nouveau modèle de consommation, certainement plus proche de Game as Service façon Fortnite, c'est-à-dire sans repasser à la caisse tous les ans. Dragon Age the Veilguard ne l’a pas sauvé pour autant, les raisons de se réjouir vont commencer à manquer. Il reste encore Hazelight qui porte le programme EA Originals sur ses bras et dont le jeu Split Fiction arrive avec bonne presse et bonnes attentes, dans la lignée du titre de jeu de l’année pour It Takes Two.

L’éditeur tiers historique qui semble le plus armé à ne pas dégringoler est encore Take Two. Et justement, l’Américain n’hésite pas à donner les coudées franches à ses développeurs comme sur le cas Judas ou sur le mastodonte GTA 6. Deux projets immenses, très attendus, et qui devraient faire de belles ventes tout en ayant des retours critiques de haut niveau. Comme un fonctionnement hybride entre le monde indépendant et celui des gros studios.

Car 2025 devrait être l’année d’émancipation de l’indépendant. On y est, un jeu indépendant n’est plus un petit projet porté par au plus une dizaine de personnes dans un garage. Baldur’s Gate 3 est un indépendant, tout comme The Witcher 4 ou Death Stranding. Et même les petits projets sont maintenant portés par une centaines de personnes, avec des moyens techniques tout à fait honnêtes. Ce monde-là ouvre une nouvelle voie dans laquelle on peut capitaliser sur une grosse réussite sans avoir à satisfaire des financiers, une voie qui rappelle les débuts des gros studios il y a de ça plus de 30 ans.

Ce qui est amusant, c’est que cette recomposition laisse toujours un trou pour les petits projets, pris en 2024 par Animal Well ou Balatro. Il y a donc toujours beaucoup de créativité qui s’exprime et depuis quelques années, elle est mise en avant et connue du public. 2025 devrait donc se structurer en 3 pôles : les jeux de commande chez Ubisoft, EA, Take Two, Capcom, Square Enix ou Bandai Namco, les gros indépendants, et les petits indépendants. Et tout le monde est prêt, avec des projets dans les startings blocs depuis plusieurs mois.

Tout indique une année faste dans les sorties, en quantité et en qualité. La grande question sera de savoir si tout le monde pourra survivre. Il y a plus de joueurs que jamais mais en même temps, on a le sentiment que plusieurs projets vampirisent l’industrie. Est-ce qu’il y a de la place pour un Clair Obscure Expédition 33 en 2025 ? En face de Monster Hunter Worlds ou de Like a Dragon, pas sûr. Et si ces projets qui sortent un peu du lot se ratent, pas sûr qu’ils soient repêchés par des grosses structures qui assureront les coûts d’après.

Sauf si de nouvelles structures voient le jour. On peut penser à Krafton, Tencent ou Netease, des acteurs qu’on commence à bien connaître et qui pourraient jouer les pompiers de service. Ils sont eux aussi dans une optique de découverte du marché, près à mettre de l’argent sur quelques créateurs. On pourrait donc avoir une année 2025 de bascule, ou un nouveau monde prend la place de l’ancien, en espérant que les créateurs auront toujours leur mot à dire, pour le bien des joueurs et du jeu vidéo de façon générale.

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