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    [MaJ] Unity : Le moteur de jeu change son modèle économique

  • Actus jeux vidéo
  • Mis en ligne le

Le moteur de jeu Unity est une des très grosse force du marché, avec le très célèbre Unreal Engine 5, et il vient de jeter un énorme pavé dans la marre en annonçant une augmentation de son prix pour une utilisation commerciale à travers une modification de son modèle économique. Les jeux réalisés sous Unity et commercialisés à grande échelle devront payer, à partir du 1er Janvier 2024, un abonnement supplémentaire en fonction du nombre d'installations, un choix qui a fait énormément réagir.

D'abord, pour bien comprendre, l'ancien modèle consistait en un abonnement à une licence pour des jeux dépassant les 100 000 dollars de gains sur une année. Le prix de cette licence dépend de l'argent récupéré et offre en retour des outils plus performant ou avec plus de fonctionnalités, notamment pour le marketing ou le suivi sur le long terme. Le nouveau modèle va rajouter à cette licence une taxe sur le système Unity Runtime qui sera calculée chaque mois sur le nombre de ventes totales d'un jeu depuis sa sortie. Pour la licence la moins cher (Unity Personnal), si un jeu a rapporté 200 000 dollars sur les 12 derniers mois et a été installé plus de 200 000 fois, chaque nouvelle installation coutera 20 centimes de dollars par mois au développeur. Pour les licences plus onéreuses, cette taxe est dégressive démarrant à 15 centimes et descendant à 2 centimes dans un cas, et commençant à 12,5 centimes et terminant à 1 centimes dans le cas le plus cher.

Ce choix est une première dans ce milieu là, le concurrent Unreal Engine développé par Epic Games en a profité pour rappeler que lui se rémunère en prenant 5% sur les gains d'un jeu au-delà de 1 million de dollars de ventes. Si beaucoup d'utilisateur d'Unity font des travaux qui ne dépassent pas les seuils du nouveau modèle, le problème va quand même se poser pour les petits développeurs qui ont un peu de succès, surtout avec les nouveaux modèles en free-to-play. Le studio Over the Moon Games a par exemple expliqué son cas sur les réseaux sociaux avec le jeu The Fall qui a été offert sur l'Epic Games Store contre un petit paiement. Cela a amené le jeu a être téléchargé 7 millions de fois, gratuitement, 7 millions d'installations qu'il faudrait payer à Unity 20 centimes de dollars chacune, et ce chaque mois et tant que le jeu génère plus de 200 000 dollars sur 12 mois. On comprend vite que cela va ruiner le studio.

De très nombreux autres acteurs, surtout des petits studios, ont apportés des témoignages similaires les amenant presque à demander que leur succès ne soit pas trop grand. Unity a tenté de clarifier les choses par différents communiqués sur différentes plateformes, tous n'étant pas tout à fait d'accord entre eux. Cette taxe est mise en place pour payer le support du système Unity Runtime qui assure une mise à jour constante des jeux en fonction des mises à jour des plateformes de jeu. Ce système est maintenant inclus avec tous les jeux développés sous Unity, ce que les développeurs ne peuvent pas désactiver. Sauf que cette nouvelle taxe va directement impacter tout le fonctionnement de l'industrie puisqu'elle s'appliquera aussi aux jeux en accès anticipé, aux jeux sur les services d'abonnement comme le Game Pass (et ce sera alors aux plateformes d'abonnement de la payer), aux installations multiples (si vous changez d'ordinateur et que vous ré-installez un jeux ou si vous l'installez sur une machine portable comme le Steam Deck), sur PC, console et smartphone, seules les démos sont épargnées. Et c'est Unity qui se charge de faire le décompte des installations dans un processus complètement opaque.

Les discussions de nombreux studios sont donc de savoir s'il faut changer de technologie et donc de moteur pour les projets arrivant après le 1er Janvier 2024, de nombreuses alternatives existant sur le marché. Le moteur Godot a d'ailleurs sauté sur l'occasion pour lancer un plan de financement à grande échelle afin de lever des fond et de pérenniser son modèle actuel, une réponse directe à l'annonce d'Unity.

Mise à jour : Alors que la grogne continue de monter, avec de plus en plus de petites structures qui s'expriment sur Twitter contre cette nouvelle tarification, des détails commencent à sortir sur l'envers du décors. On apprend alors que beaucoup de cadres de l'entreprise Unity ont vendu plusieurs de leurs actions ces dernières semaines, y compris John Riccitiello, le patron depuis 2014 et qui semble dilapider ses parts depuis plusieurs mois. Il pourrait donc y avoir des enquêtes plus profondes pour savoir s'il n'y a pas un délit d'initié qui se cache derrière ces opérations, l'équipe cadre ne pouvant ignorer que le changement de prix va avoir un impact négatif sur le prix des actions en bourse.

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