person_outline
search

    Mois-Sonneur #111 : Que retenir de la Gamescom 2023 ?

  • Mois-Sonneur
  • Mis en ligne le

C'est le moment de la rentrée des classes et dans le monde du jeu vidéo, cela lance la fin d'année avec les grosses sorties habituelles, et pas mal de suppléments de haute volé en bonus cette année. Mais avant de se lancer dans cette frénésie, prenons une petite respiration pour se poser sur la récente Gamescom, et la débriefer comme il se doit. Vous retrouvez un article plus complet sur ce sujet ci-dessous, juste après la vidéo.

Retour à la vie d’avant

Même en ne se concentrant uniquement sur le monde du jeu vidéo, me Covid-19 a eu de nombreux impacts dont la remise en question des salons et autres rendez-vous en personne, à commencer par l’E3, le plus grand salon du jeu vidéo au monde. On en a déjà parlé dans des mois-sonneurs, cela à notamment commencé l’année passée lorsque le salon a été annulé alors que nous étions sur la fin de la pandémie. Et cette année, avec une nouvelle annulation, de nombreuses personnes dont des figures médiatiques du journalisme dans le milieu ont plaidé jusqu’à débrancher la prise, définitivement, et se tourner entièrement vers d’autres formats, complètement en ligne, pré-enregistrés, plus courts et plus réguliers, moins coûteux et que l’on peut traiter en 140 caractères sur les réseaux sociaux.

C’est dans ce contexte que la Gamescom 2023 s’est préparée, avec Sony qui décline poliment l’invitation comme pour rester le gamin cool qui ne se mélange pas à la plèbe et aux idées du passé. Le salon allemand avait aussi fait une pause pour raisons sanitaires et n’avait voulu revenir que lorsqu’il pourrait pleinement revenir à son format d’origine.Le rassemblement était d’ailleurs sur une belle pente avant la pandémie, en devenant un moment respecté, notamment pour avoir des nouvelles de jeux moins gros mais toujours bien sympathiques.

S’appuyer sur les bases du passé ne signifie pas qu’on ne peut pas intégrer les bonnes idées modernes, bien au contraire. Le salon allemand a donc conservé sa soirée d’ouverture orchestrée par le producteur et animateur Geoff Keighley, qui est à la tête du Summer Game Fest. L’idée d’avoir une conférence pluriel, contrairement à l’E3 et à ses conférences individuelles pour qui le veut, n’est pas mauvaise,notamment pour concentrer les meilleures annonces de plusieurs acteurs en deux petites heures plutôt que de multiplier les moments de creux. Mais tant que ce sera dans les mains de monsieur Keighley, nous aurons des conférences molles, poussives, avec de la publicité, des moments de flottement et des annonces faites dans le désordre qui servent surtout à mettre en avant son carnet d’adresse. Heureusement, ce n’était pas le clou du spectacle mais bien un lancement à contre temps.

Le reste du salon a repris sa forme habituelle, avec des stands aux couleurs des éditeurs venus, des postes d’achat d’objets sous licence et 3 jours à proposer des bornes de tests sur des jeux au budget plus raisonnable, et bien souvent avec un appui marketing loin des cadors. Et cela à surtout offert un espace-temps d’échange et de rencontre, de discussion, au calme, dans la joie et le partage. Les gros médias, notamment américains, ont fait le déplacement tout comme Xbox qui a ramené son chef Phil Spencer, venu avec Todd Howard, directeur de Starfield et tête pensante de Bethsda. Et tout ce petit monde a animé la semaine allemande, retournant dans son pays avec l’envie de se revoir au plus vite.

La présence en personne a notamment permis de nombreuses rencontres et discussions, d’abord entre développeurs. L’équipe derrière Path of Exile 2 a pu aller féliciter Larian Studios pour Baldur’s Gate 3, qui a retourné le compliment avant d’attraper Phil Spencer pour parler de la parité entre Xbox Series X et Xbox Series S et une histoire d’écran partagé. Cette dernière discussion a permis de régler un problème, de faire bouger les lignes et d’obliger Microsoft a proposer un soutien technique d’exception pour sa nouvelle console la moins puissante.

Cet épisode est symbolique de cette semaine où des créatifs embarqués dans différentes entreprises ont pu échanger, quelle que soit la taille de leur compte en banque. On n’est pas sur les discussions techniques qu’on peut avoir à la Game Developer Conference (GDC) mais bien sur des personnes qui échangent créativement sur leurs créations, tout en essayant de se vendre au public présent.

Car oui, le public était là et à pu bénéficier de 3 jours pour essayer des nouveautés ou assister à des présentations mises en scènes pour quelques gros titres. Et si tout s’est bien passé, quand bien même il fallait attendre plusieurs heures pour voir Starfield de loin pendant quelques minutes, ce retour des joueurs au milieu du reste de l’industrie a permis de faire découvrir des jeux qui n’auraient jamais pu se faufiler dans l’actualité. On pense là à Pacific Drive ou Jusant qui ont eu de bons retours et qui ont su marquer les esprits qui se sont arrêtés à leurs bornes.

D’une certaine façon, on peut mesurer la réussite de cette semaine à Cologne à la réaction des absents. Sony avait ostensiblement annoncé sa non participation, le constructeur japonais s’en est voulu et à alors dégainé un bout d’information sur son Playstation Portal, qui est loin de passionner les foules. Mais la sortie du communiqué en pleine semaine allemande, alors que Microsoft s’affichait tout sourire sur les réseaux sociaux, ne doit rien au hasard. Tous les absents n’ont pas réagi pour autant, certains sont même silencieux de tradition, mais on a bien senti que toute l’industrie avait compris que ce rassemblement à Cologne était bien une histoire sérieuse.

Cela a laissé la place aux éditeurs plus petits comme Bandai Namco, Capcom ou 505 Games. Ils étaient le centre du salon avant la pandémie, ils ont repris leur place, là encore pour retrouver un lien avec les fans qui faisait défaut lors des communications en ligne. C’est donc la célébration du jeu vidéo simple qui nous a été offert, loin du bling bling et des effets de manche. Des jeux que l’on aime malgré leur défaut et que tout le monde a été ravi de revoir au premier plan pendant quelques temps.

Et le salon a même eu droit de déborder un peu pour structurer la communication de cette fin d’Été entre un THQ Nordic Showcase un peu avant puis des soirées dédiées pour le développeur Digital Extremes et l’éditeur Focus Entertainment, avant un Nintendo Direct sur Super Mario Bros Wonder. On a retrouvé ici le principe de conférences pré-enregistrées, plus impersonnelles mais sur des projets moins flashy, ce qui complète très bien les trois jours d’ouverture en présentielle.

La Gamescom 2023 doit donc être regardée comme un évènement qui a su résister à vents et marrées pour prouver que son modèle n’est pas désuet. Tous les participants sont repartis de Cologne avec le sourire d’avoir pu partager la passion du jeu vidéo avec d’autres passionnés, et il s’agirait de ne pas l’oublier. Et pourquoi pas ramener cet esprit dans d’autres occasions qui ont cruellement manqué de cette passion naïve qui fait tant de bien.

Ajouter votre commentaire

Écrire un commentaire en tant qu'invité

0 / 250 Restriction des caractères
Votre texte doit contenir entre 5 et 250 caractères
  • Aucun commentaire sur cet article.