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Critique du film : Spring Breakers
Le film débute sur des scènes de Spring Break. Korine, pour commencer son film, montre toute la débauche exhubérante, mais aussi tous les clichés de cette fête.
Puis la film commence. L'ambiance est dès lors toute autre. La photographie est plus granuleuse, et la caméra est bien plus mouvante. Par contraste certainement, Korine souhaite donc mettre en opposition l'image de la fête version maxi que représente le Spring Break, et la routine bien plus calme des quatres jeunes filles que nous allons suivre.
L'histoire va ainsi débuter par le souhait de ces quatres demoiselles de partir au Spring Break, trouvant leurs vie monotone, morose, et superficielle. On peut déjà constater tristement qu'en amérique, les gens, afin de sortir de leurs superficialités, souhaitent partir une une superficialité encore plus grande. Mais qu'importe, car derrière ce constat, Spring Break n'est pas vraiment un film porteur de message. Ce n'est pas le genre de Korine, qui se contente de film ce qui lui plait avec beauté. En effet, après ce spitch de départ, on a droit à une succession de scènes, qui vont monter crescendo et deviendront de plus en plus dérangeant.
Lors de la première partie du film, on se place du point de vue de Faith, personnage interprétée par Selena Gomez. Ce personnage est le plus prude du groupe, ainsi, on voit les actes que commettent ses amies tels que le braquages d'un point de vue assez naïf et innocent, renforcant le malaise auprès du spectateur. C'est là l'unes des premières réussites du réalisateur, mais aussi un des principaux défauts. Car Faith, c'est Selena Gomez. On a pas du tout l'impression de voir l'actrice évoluer au niveau de sa carrière, et l'on reconnait bien l'actrice provenant de la firme Disney. Chose qui contraste avec Vanessa Hudgens, mais j'y reviendrai plus tard.
Si le braquage donc, afin de subvenir au besoin "terrible" d'argent des quatres protagonistes afin d'aller au Spring Break est une scène marquante, elle l'est tout autant artistiquement, car filmer d'une voiture exterieur, d'un plan séquence hallucinant, mais aussi par le fait que narrativement, le réalisateur va y revenir plusieurs fois dans le films. Cet acte forge avant tout deux des personnages, Candy et Brit, qui vont visiblement prendre goût à la violence. Ces gentilles filles peuvent donc à la suite de ce braquage partir en vacances au Spring Break, les cours aux Etats Unis étant assez difficiles, il est temps de se reposer pardi !
Et les premiers jours au Spring Break sont assez clichés. On voit là une sorte de décadance colorée de la société américaine, filmée façon documentaire MTV, et le tout avec en voix off les héroïnes ne tarissant pas de louanges pour ce voyage qui les font "grandir". Toute la maîtrise du réalisateur est là. Il arrive à filmer de façon somme toute moderne et banale, voire détestable, des évènements eux mêmes, aux principes douteux. Korine montre la débauche, voire le ridicule des jeunes devant l'écran, mais sans les juger, et le spectateur ainsi, ne juge pas non plus. On en vient à ce que le Spring Break, on s'en contrefiche. Car le but du film n'est pas de former une fable accablant cette fête. Encore moins un film montrant que le Spring Break, c'est "cool". Non, on se focalise ici sur l'évolution de personnages, représentatifs d'un pan de la société. Car après un cours passage en prison, le tournant du film intervient. Alien, un rappeur bidon, fait sortir de prison les quatre jeunes filles. Celui ci les ayant vu au tribunal, il trouve visiblement ces demoiselles charmantes. Quatre filles en sous vêtements au tribunal c'est pas tous les jours que l'on voit ça, le bougre en a profité. Et Selena Gomez, excusez moi, Faith, flaire l'embrouille. Elle sent bien la petite que ce Alien est pas très innocent, elle pense que c'est de la mauvaise graine. Et de là, elle quitte donc le Spring Break sous une très belle scène qui se répètera par la suite et que personnellement, j'apprécie beaucoup. Et le personnage le plus prude quittant les environs, on peut passer à des scènes plus trashs, plus osées, plus violentes. Si une autre protagonistes va partir suite à un autre évènements, Candy et Brit vont elles rester. Elles se forgent et trouvent leurs vraies natures. Leurs personnages deviennent véritablement intéressants.
James Franco, méconnaissable
Mais le personnage réussit dans cet histoire reste bien Alien. Ce personnage torturé prend vie grâce à l'interprétation magistrale de James Franco, qui n'a plus à prouver qu'il est l'un des meilleurs dans son domaine. Dans beaucoup de cas, quand un acteur connu joue dans un film indépendant ou moins commercial, il a tendance à s'accaparer le film, et à s'autoparodier. Or, ici, James Franco se plie aux besoins du film. Il devient méconnaissable, complexe. On sent de la folie chez lui, ça en fait un personnage imprévisible et donc très divertissant à suivre. Cela coïncide avec les récents propos de l'acteur "En réalisant mes propres films, je me suis rendu compte que le boss, sur un plateau, c’est le metteur en scène, pas l’acteur. Point. C’est son film, et les acteurs sont là pour servir sa vision. J’ai donc appris à lâcher du lest en tant qu’acteur, à faire confiance, à m’abandonner."
Le reste du casting se met donc aussi au service de Korine, et justement, une actrice comme Hudgens surprend elle aussi. On est bien loin de ses rôles niais. Ici, elle ose, et sincèrement, si je n'avais pas sus qu'elle était dans le film, je ne l'aurais point reconnu.
Une vraie virtuosité
Note finale > 15/20 : Pour le reste, le talent pur de Korine fait effet. Celui ci est capable de véritables envolées lyriques. La scène au ralenti avec en fond du Britney Spears est fabuleuse, mais surtout la fin, en slow motion, ponctuée de flashback/forward et une voix off. Certaines scènes ont de quoi marquer le spectateur, comme cette scène dans la piscine furieusement érotique, longue et dérangeante. Et si au final, le film ne raconte pas grand chose, ne comporte pas un réel message, il est une expérience visuelle étonnante. C'est puncky, coloré, rafraichissant, et si bien entendu il possède des lacunes narrativement, mais aussi en terme d'audace, car évidemment, on aurait aimé plus, Korine marque un coup assez imposant, et montre qu'il fait parti des gens à suivre à l'avenir.
Un divertissant somme toute de qualité, qu'on aimerait voir plus souvent.
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