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Critique du film : Looper
Pour commencer, il faut le souligner, Looper est l'un des rares blockbusters cette année à ne pas être la suite d'une longue saga, un reboot ou un remake. Ce qui en fait tout de suite quelque chose de plus intéressant. Et quelque peu à l'instar d'Inception (qu'on aime ou pas) il arrive avec un concept bien connu, ici le voyage dans le temps, mais qu'il essaie de modeler à sa propre sauce.
Ainsi, le film débute avec Joe, le héros, nous expliquant le principes des Loopers. Ce sont donc des personnes payés afin de faire disparaitre des personnes du futur ayant des ennuis avec la mafia. Ainsi, aucune trace de meurtre, c'est ce que l'on appel du travail bien fait. Et arrivé un moment, afin d'éliminer toute trace, le looper se voit retourner dans le passé afin de se faire abattre par soit même. La boucle est bouclée. Et si par mégarde, elle ne l'est pas, les choses dégénèrent. Ce qui arrive évidemment à Joe.
Un sans faute scénaristique
Une grande force de ce Looper réside en son scénario. Tandis que moultes films traitant des voyages dans le temps ont échoués par une complexité inutile et des incohérences inacceptables, ce Looper constitue un modèle du genre, tant le concept du Loop est parfaitement expliqué, mais il semble cohérent, et les failles spatio temporels qu'engendre la non suppression du vieu Joe sont elles aussi sont elles aussi tout à fait cohérentes.
Ainsi, le film est un véritable plaisir à suivre, à savour je dirais même. Qui plus est, on aime donc réfléchir à la suite des évènements, car Looper est un de ces films au suspens quasi insoutenable. Alors que le manque d'action pourrait surprendre, le film passe pourtant très vite dû justement à cette tension installée via les différents dialogues et protagonistes, jusqu'à cette fin en apothéose. Surtout, les histoires installées, que ce soit celle de Joe et de l'amour qu'il ne souhaite pas oublier, ou celle du RainMaker, sont touchantes et captivantes. Une vraie fresque epic.
Un voyage dans le temps scénaristique, mais aussi cinématographique.
Pour un fan de vraie science fiction, ce film représente l'un des plus grands plaisirs de ces dernières années, au même titre qu'un District 9. Car Looper, porté par des inspirations fortes telles que Bienvenu à Gattaca ou Blade Runner, est un vrai hommage à la science fiction des années 80-90 tant dans l'ambiance que la réalisation. Rian Johnson se fait plaisir avec sa caméra, mais aussi avec les effets de styles et effets spéciaux. Et bien que l'on pourrait reprocher justement que les modèles du genre pèsent trop sur l'identité du film, cela reste un plaisir de voir des villes futuristiques, des motos volantes ou des téléphones toujours plus fins. Cela fait rêver.
La photographie est elle magnifique, tous comme les effets de lumières ou multiples lens flare. C'est parfois trop cliché de la science fiction, mais après tout, il y en a tellement peu ces dernières années, n'allons pas gâcher notre plaisir ! Mention spéciale à la fin, d'une beauté tant symbolique, que photographique, ahurissante.
On ne se ressemble pas vraiment hein ?
Plus que ses quelques longueurs, le défaut principal du film est peut être le choix du casting. Car si Joseph Gordon Lewitt et Bruce Willis sont tous deux excellents dans leurs rôles (surtout le plus jeune) leurs ressemblance est douteuse, au même titre que le maquille de Gordon Lewitt. Ainsi, cela enlève parfois au réalisme du film, qui nous laisse plutôt imaginer la ressemble pour le coup. Mais là encore, ce n'est pas si grave, car l'équipe technique a préférée parier sur le maquillage traditionnel que le numérique, et c'est un choix tout à fait honorable.
Sinon, comme dit plus haut, les acteurs sont très bons, bien que Brunce Willis se répète encore et toujours, manquant parfois de crédibilité, et faisant rire plus qu'autre chose sur certaines scènes d'actions (peut être est-ce voulu). Gordon Lewitt a toujours autant de classe en revanche, c'est un sans faute de sa part, et ce film devrait encore augmenter le capital sympathie qu'il a aurprès des femmes. A noter qu'il maitrise bien la langue française ce bougre !
Enfin, l'enfant du film, Pierce Gagnon, est stupéfiant. Il installe une tension, pour son jeune âge, remarquable. Il en serait presque tantôt flippant, tantôt touchant, et ça, c'est signe d'une direction artistique de qualité.
Note finale > 18/20 : En Looper réside donc une très belle surprise, à la fin d'une année 2012 plutôt médiocre cinématographiquement parlant. Il constitue sans nul doute le meilleur film de science fiction de ces dernières années, et l'un des plus intelligents. Porté par une ambition et un hommage qui fait plaisir à voir, il se déguste tranquillement et se révèle savoureux. Un très bon film à voir et à revoir, alors qu'il semble boudé par les Golden Globes et autres Oscars au moment où j'écris cette critique. Et par pitié, par de suite, pour une fois !
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