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    Critique du film: Skyfall

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Le film commence par une scène d'action à Istanbul. Celle çi, classique, porte tout de même l'un des gros enjeux du film: garder l'identité des espions du MI6 secrète. Et surtout, elle permet d'emblée de voir une M plus déterminée que jamais, quitte à perdre ses agents. Ce qu'elle va faire justement, en donnant un ordre de tir conséquence du mort prétendue de l'agent Bond. Scène efficace, le spectateur entre dans le film.

S'en suit le fameux générique du film, qui est l'un des plus réussis depuis Goldeneye (même si celui de Casino Royal était déjà très bon). La musique d'Adele correspondant finalement très bien avec l'ambiance générale du film, mélancholique et enivrante.

Le film est donc lancé, et durant pas mal de temps, il est centré sur M, et l'attentat contre le MI6. James Bond, lui, se faisant passer pour mort afin de vivre tranquillement sur une île, se voit obliger de faire son grand retour.

Je ne souhaite pas vous en dévoiler plus sur le film, celui ci regorgeant son lot de suprises. Mais quoi qu'il en soit, une traque va donc s'engager entre Bond et l'excellent Raoul Silva (dont je parlerais plus tard) sur divers coins du monde, de Shangaï à Londres, à l'instar du récent Mission Impossible 4. Mais là où M:I4 réussissait dans son rythme et son action d'une rare maestria, Skyfall réussit plutôt dans ses dialogues légers et intelligents. Car ce film est vraiment centré sur les personnages de James Bond et M. Ainsi, on suit la psychologie de Bond, le fait qu'il ait peut être perdu la main, ses talents, qu'il soit dépassé en quelque sorte. Mais aussi un questionnement sur son attachement au MI6.

Enfin un Bond psychologique !

C'est là la grande force du film, la focalisation sur James Bond. Enfin, on s'intéresse au personnage, il n'est plus qu'un dragueur bon tireur. Il est un homme rongé par le doute, brisé par ses différentes missions. Hélas, j'aurais aimé que cette focalisation soit plus profonde et intense, car celle çi est réellement réussie qu'en début de film (les scènes d'entrainements) et se premier duel avec Silva. C'est dommage, mais ne gâche en rien le plaisir de voir enfin le personnage évoluer.

Autre personnages important, M, qui paraît dans un premier temps déterminée comme à son habitude, mais qui au fur et à mesure du film laisse entrevoir une fragilité et des doutes qu'on ne soupçonner pas forcément. Le traitement de ce personnage est donc fort bien réussi.

Les personnages secondaires sont eux assez inégaux. Tandis qu'on apprécie le nouveau et jeune Q, ainsi que Gareth Mallory, la James Bond Girl ou encore le retour de Miss MoneyPenny (enfin !) sont plutôt ratés.

Mon nom est Craig, Daniel Craig

Passons donc justement aux acteurs. Daniel Craig est plutôt surprenant, il incarne un James Bond différent que ces deux premiers films, mais finalement cohérent. Et si je lui préfère toujours Sean Connery et Pierce Brosnan, force est de constater qu'il est toujours convaincant.

Judi Dench (M) est extraordinaire, tout comme Javier Bardem qui nous offre l'un des meilleurs méchants de l'histoire de la saga. Le reste du casting s'en tire bien, avec une mention spéciale pour Ralph Fiennes (Mallory) qui prendra une importance capitale dans la suite de la saga.

Côté scénario, le début est vraiment bon, hélas, la fin s'embourbe un peu entre le fait de plonger dans les origines de Bond et la mise à éxécution du plan de Silva, dommage, car jusqu'ici, tout était très bon(d).

La bande son est comme toujours excellente, mais la force technique du film, plus que la  bonne mise en scène du film de Sam Mendes, est sa photographie. Sombre, elle magnifie les scènes de nuits, à ShangaÏ par exemple.

Un retour aux sources

Enfin, ce qui rendra Skyfall important dans la mythologie James Bond est son retour aux sources. Les clins d'oeils sont en effet très nombreux, à la limite du fan service. Entre le retour de MoneyPenny donc je parlais précédemment, celui du fameux Martini, la maison d'enfance de Bond (qui est le théâtre d'une scène finale grandiose) ou encore la sublime apparition de l'Aston Martin DB5, tout y est, sauf véritablement l'ambiance des premiers James Bond. Car en effet, l'humour annoncé est certes présent, mais bien moins que dans les James Bond de Connery ou Moore. Et la classe de James, certes présente, est assez mise de côté.

Note finale: 16/20

Quoi qu'il en soit, Skyfall est une réussite et un retour aux sources qui permet d'entrevoir un avenir radieu pour cette saga. Il ouvre la porte à des promesses et des voies que l'on pensait disparues, et remonte grandement le niveau après un désastreux Quantum of Solace. Si on peut regretter des carences en terme de scénario, une mise en scène parfois mollassonne et des hésitations entre humour et action, le film reste pas moins fort efficace et s'impose comme étant LE blockbuster à la fin d'une année bien pauvre en terme de blockbuster de qualité (tandis qu'il y avait eu Mission Impossible 4, Super 8 ou encore La planète des singes l'an dernier) sans être pour autant le chef d'oeuvre annoncé.

Bande annonce du film:

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